Vernet (Le Pertuis) suite 2

Le château du Vernet

 

Se situe à un kilomètre nord-est du bourg du Pertuis, entre Yssingeaux et St Hostien. Ce château a été en partie brûlée en 1942. Il présente un caractère très réduit. Il appartient aux Sagnard de Vernet jusqu'en 1725 puis il passe à la famille de Fraix de Figon. Il comporte une échauguette (c'est un petit ouvrage en surplomb contenant une petite pièce affectant la forme d'une tourelle de plan circulaire ou polygonal, accrochée à mi-hauteur ou au sommet d'un mur). Elle est généralement construite à l'angle de deux murs d'une tour ou d'une courtine (pan de muraille réunissant deux tours) ou au voisinage d'une porte, sur contrefort, cul de lampe (organe en surplomb portant une charge (échauguette, départ d'un arc dans un mur) formé de plusieurs assises appareillées en cône ou en pyramide renversées) ou consoles (motif en saillie destiné à soutenir un encorbellement ou une corniche. La console est nettement plus haute que large, au contraire du corbeau, et souvent formée de plusieurs assises) formées de corbeaux (support de pierre ou de bois, partiellement engagé dans un mur, destiné à soutenir une corniche, un balcon, l'extrémité d'une poutre), un escalier de pierre, un linteau de pierre (c'est une pièce de pierre ou de bois formant la partie supérieure d'une baie, d'une porte) et un souterrain.

Citons la description effectuée par de Fraix de Figon en 1941:

"Au Pertuis, peu avant d'y arriver, on voit sur la gauche sur un vaste plateau nu, et faisant face aux grands bois qui s'étagent jusqu'à la montagne du Rand, une ferme importante, ramassée sur elle même, aux rares ouvertures, tournant le dos frileusement à la bise qui souffle âprement sur ces hauteurs. Faisons le tour de cet ensemble rébarbatif, et nous arriverons devant une cour fermée au fond de laquelle se présente le vieux manoir solidement bâti recouvert de grandes lozes dorées par la mousse des ans, d'où s'élève une vénérable girouette seul reste de son passé seigneurial. Une échaugette en cul de lampe est accrochée à l'angle extérieur de la grange qui ferme un des côtés de la cour. Cette grange est construite à la vieille mode montagnarde: charpente à plein cintre, aux nombreux arceaux qui lui donnent une vague tournure de cloître. Au dessous, l'écurie, aux murs très épais, aux mangeoires curieusement sculptées où les fermiers font admirer une maîtresse poutre de vingt mètres de longueur, taillée dans un sapin colossal qui fait honneur aux vieilles forêts du Pertuis. La maison seigneuriale a conservé dans la cuisine une vaste cheminée en pierres portée sur deux colonnes ioniques, et dans un angle une minuscule chambre des archives voutée et fort curieuse en forme de pavillon pentagonal de genre Renaissance portant la date de 1710. Un escalier vouté en fort mauvais état mais non sans cachet conduit à l étage supérieur où une grande chambre offre au visiteur son plafond orné de peinture XVI siècle, noircies par la fumée.

A l'époque où Louis de Fraix et sa femme Marie Thérèse de Sagnard de Vernet vinrent s'y établir, plusieurs domaines formaient autour du Vernet une terre assez considérable, sans compter les rentes nobles assises sur divers lieux des environs."

Ce château existe toujours mais il ne comporte qu'une simple bâtisse, partagée en trois familles.